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La problématique de l’agir à l’adolescence
 
 
 Le passage à l’acte

 

 

Le contraste entre conduite agie et conduite mentalisée prend tout son sens à l’adolescence. En effet, à l’adolescence le mode d’expression privilégié des conflits et l’agir.

Ainsi, le passage à l’acte est fréquent, il constitue une des réponses privilégiée aux situations conflictuelles, ou la seule issue possible à l’affrontement du deuil des images parentales.

Le passage à l’acte est issu du vocabulaire juridique, il désigne des actes  hors la loi. L’usage courant a assimilé le passage à l’acte délinquant en raison de leur ressemblance. Le passage à l’acte est le plus souvent violent, agressif, et associé à un caractère délictueux et impulsif.

Lorsque l’agir est d’ordre psychotique, il questionne sur le lien de la psychose avec l’apparition de l’acte. Bien évidemment cette remarque induit la part de la culpabilité et de la responsabilité de l’acte commis par un psychotique. Plusieurs auteurs définissent le passage à l’acte comme des passages violents, irrationnels, impulsifs, imprévisibles et chaotiques.

L’irruption pubertaire suscite une montée d’angoisse et un remaniement de l’équilibre entre les pulsions et les défenses. Elle provoque aussi une crainte de la passivité qui renvoie à la soumission infantile. L’adolescent agit pour pallier à l’angoisse et à la passivité. Les conduites agies se développent. L’action prend le sens à l’adolescence d’une rupture avec le mode de vie précédent et d’opposition à l’environnement familial et social.

Comme l’équilibre narcissique et l’image de soi à l’adolescence sont fragilisées, une petite cause peut provoquer une grave conséquence. L’agir est un comportement qui peut être interprété comme une attaque contre les parents. L’agressivité peut se révéler utile tant qu’elle ne se retourne pas sur l’adolescent lui même. La violence exprime une culpabilité inconsciente préalable. L’adolescent projette sur l’entourage ce que le psychisme ne parvient pas à traiter.

Derrière cette agressivité et cette violence on retrouve des sentiments positifs déniés. La souffrance que l’adolescent fait subir aux autres fait écho à la souffrance qu’il endure.

Le passage à l’acte protège l’adolescent du conflit intériorisé et de la souffrance psychique. Le psychotique utilise le passage à l’acte comme un moyen pour lutter contre le sentiment de passivité, il se défend contre un risque de symbiose avec des objets parentaux internes et se défendre de l’angoisse de néantisation.

L’adolescent rejette hors de lui ce qui semble être une menace interne. Les passages à l’acte se produisent généralement lorsque la vie interne du sujet semble être menacée.

Si le processus de maturation est entravé, l’adolescent croit que la seule solution possible est la répétition de la mise en acte.

La dépression s’inscrit dans les moments d’évolution de la psychose et ce notamment lorsque a lieu un effondrement et qu’apparaissent les passages à l’acte.

 

Les répétitions des passages à l’acte signent des troubles enkystés qui assimilent l’adolescent à son geste répétitif.

Au cœur de la problématique se situe le conflit œdipien devenu insupportable par la nouvelle relation au corps ou à l’objet. Le passage à l’acte s’inscrit dans une confrontation au désir du père comme fondateur de la Loi. En ce sens, la place et la fonction du père lors d’un passage à l’acte est mis en question.

La tentation incestueuse est alors importante ce qui induit un risque parricide.

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